Les 10.000 choses s’élèvent et disparaissent en un mouvement incessant , mais il suffit de contempler le coeur du vide sans intention pour atteindre le Passage Mystérieux.
Toutes choses croissent et fleurissent selon une myriade de variations,
Chacun finira par retourner à la racine même de la naissance et de la mort.
Pour revenir à la source on a besoin d’un calme inébranlable.
Ce n’est qu’en restant dans le calme persistant que la nature innée peut être retrouvée.
Retrouver complètement la nature innée est appelé le calme intérieur naturel (Chang).
Connaître ce calme intérieur s’appelle illumination.
Ne pas connaître Chang et agir aveuglément entraînera un désastre.
Si l’on connait Chang, l’esprit est ouvert.
Avec cet esprit ouvert, le coeur s’ouvre.
Avec l’esprit ouvert on agit comme un héro,
On se rapproche du divin et l’on peut égaler le Ciel,
En égalant le Ciel, on peut accomplir le Tao infini.
Ce n’est qu’en accomplissant le Tao que l’on peut se débarrasser de la mort et de la naissance, qui durent éternellement.
Laozi
(Traduction libre de Gérard Edde selon l’enseignement de Yié Tsaï Yang)
Cf : Le silence du Dragon (Editions Chariot d’Or)
Chang : l’état méditatif naturel stable.
La Passage Mystérieux : le pont entre l’existence et la non-existence situé de manière paradoxale à l’intérieur et à l’extérieur du corps.
Auteur de nombreux ouvrages passionnants, Gerard Edde nous dévoile dans cette conférence l’apport et la valeur des anciennes méthodes d’alchimie interne (Neidan) dans le Qigong contemporain à la lumière des enseignements de l’école de la porte du dragon (Longmen). Il y abordera les principes utiles et précieux de l’alchimie interne et illustrera leurs applications dans le Qigong et les arts martiaux internes.
Ouvrages de référence :
La Médecine énergétique Gérard Edde (Editions Grancher – Collection ABC)
Traité de Qigong Gérard Edde (Editions Dangles – Collection Références)
Ce livre est le fruit d’une somme d’enseignements reçus depuis 1975 à Bombay (Mumbai) puis dans beaucoup d’autres endroits du monde depuis ce premier contact. Ce n’est en aucune manière un ouvrage exhaustif sur le vaste sujet de l’Ayurvéda. Loin d’être une annexe du Yoga, l’Ayurvéda constitue une branche à part entière de la tradition des Veda indépendante du Yoga. ce livre est une somme d’informations inédites, oubliées ou méconnues qui se révéleront utiles pour les thérapeutes du bien-être et des médecines douces .
Je ne peux que remercier les différents enseignants et experts qui m’ont instruit des fondements d’une science traditionnelle remarquable : Dr Chandrasekhar Thakur, Dr Dwivedi, Dr Trivedi, Dr Balaji Tambe, Dr Battacttacharya, Dr Vasant Lad, Lama Trogawa Rimpoche…
L’ayurvéda est la « connaissance de la vie », un savoir profond et spirituel, hérité de l’Inde ancienne.
Les légendes disent que les anciens sages de l’Inde en reçurent la révélation des déités lors de leurs méditations profondes (Samadhi). Ces paroles furent ensuite transmises oralement de maître à disciples jusqu’à ce qu’elles fussent couchées par écrit par Charaka et Sushruta quelques siècles avant notre ère (400 à 200 avant J.-C.).
La science ayurvédique s’intéresse au bon déroulement de cette cohabitation. Le grand classique Charaka Samhitadéfinit cette cohabitation de la conscience avec les éléments matériels.
L’ancien système de l’ayurvéda était traditionnellement divisé en huit branches traditionnelles qui sont toujours utilisées comme base actuelle dans les collèges ayurvédiques :
Les désordres des yeux, de la gorge et des oreilles (Shalakya Tantra) : une spécialité particulièrement développée par Sushruta.
Les maladies des enfants (Kaumara Bhritya) : y sont abordées la grossesse, la conception et l’étude de la constitution de l’enfant.
La thérapie interne (Kayachikitsa) : partie principale de l’ayurvéda, elle décrit avec force détails les relations entre l’esprit et le corps, les trois humeurs constitutives (Dosha), les six étapes morbides qui mènent à la maladie et les méthodes naturelles de soin et de prévention (plantes, aliments, méthodes d’élimination, massages…)
L’étude des substances toxiques (Vishagara-Vairodh Tantra), dans laquelle on trouve les premières descriptions des effets nocifs de la pollution sur l’air et sur l’eau.
La chirurgie (Shalvya Tantra) ; développée par Sushruta, celle-ci n’est plus pratiquée, bien entendu, dans le cadre ayurvédique. Un groupe de chirurgiens américains a cependant choisi le nom de Sushruta pour rendre hommage à ce premier chirurgien connu, comme d’autres rendent hommage à Hippocrate.
La psychologie ayurvédique (Bhuta Vidya) : les premiers textes ayurvédiques décrivent avec précision nombre de troubles de l’esprit et leurs causes spirituelles.
L’eugénisme prénatal (Vajikarana) : cette section s’intéresse surtout au renforcement des fonctions de reproduction ou à la transmutation des énergies sexuelles pour les renonçants.
La revitalisation (Rasayana) : l’art de prolonger la vie afin de parfaire la réalisation spirituelle (Moksha) dans cette incarnation. La plupart des grands toniques de l’ayurvéda y sont employés en cures précises et limitées dans le temps.
Dans l’Inde actuelle, l’ayurvéda a retrouvé ses lettres de noblesse, elle est représentée au ministère de la Santé et dans les universités médicales.
« Croyez-moi, votre cœur est le Bouddha en personne. Votre cœur et votre esprit sont le Bouddha. »
« Bodhidharma lui-même, venant de l’Inde, ne transmit pas d’autre enseignement principal pour vous encourager à vous ouvrir et à vous connaître : le Dharma du cœur. «
Pour illustrer son enseignement, il employa cette stance du Lankavatara sutra, de peur que les gens de cette époque ne fassent pas confiance à ses propres paroles :
« Votre cœur est le maître, aucun autre Dharma n’est la porte. »
Celui qui pratique ce Dharma ne devrait rien demander d’autre. En dehors du cœur, il n’y a pas de Bouddha, en dehors du Bouddha, il n’y a pas de cœur.
Ne vous attachez pas au bien, ne craignez pas le mal. Ne vous attachez pas aux deux extrêmes, le bien et le mal. Sachez que la nature des actes négatifs est elle aussi vide.
Quoi que vous attrapiez dans votre main, la seconde d’après c’est une chose différente qui s’y trouve. Cela est dû au fait que rien n’existe intrinsèquement.
Ainsi les trois mondes sont l’expression d’un seul cœur.
Si vous voyez les formes, vous connaissait le fond du cœur. S’il n’y a pas de forme, il n’y a pas de cœur.
Vous devez agir sans hésitation au moment adéquat, cet acte judicieux sera l’expression de la vérité.
La nature de la Bodhi est la même. Ce qui naît du cœur est la forme, la forme est vide, ce qui est né est non né.
Si vous comprenez mes paroles, alors vous pouvez manger, vous vêtir, respirer, agir avec justesse et au bon moment. Il n’y a rien d’autre à dire, rien d’autre à discuter avec qui que ce soit.
Je viens de vous donner mes instructions, écoutez maintenant cette stance :
« Au centre du cœur agissez avec en harmonie. La Bodhi – l’éveil – n’est rien d’autre. Libre des faits et des vérités. Née et non née. »
Après un silence pesant, un moine se leva et demanda :
« Comment pratiquer selon le Dharma ? ».
Ma Zu répondit brièvement :
« Le Dharma n’a rien à voir avec le fait de pratiquer ou de ne pas pratiquer.
Si l’on pratique pour atteindre le Dharma c’est que l’on suit la voie des auditeurs.
Si l’on ne pratique pas c’est que l’on suit la voie du commun des mortels. »
Le moine surenchérit :
« Comment puis-je comprendre le Dharma ? »
Cette fois, Ma Zu développa sa réponse en un enseignement fulgurant :
« Notre propre nature contient tout. Pour pratiquer, on a seulement besoin de se trouver en dehors de la pression d’avoir à agir bien ou mal.
Bien agir, éviter le mal, scruter la vacuité, s’asseoir et atteindre l’éveil, tout ceci porte l’empreinte de la main de l’homme.
Si vous cherchez à l’extérieur de vous, élaborez des plans, convoitez de l’avancement, vous utilisez votre intellect et la ruse pour conquérir les trois mondes.
C’est ainsi que l’on plonge dans les racines du Samsara, la roue des naissances et des morts.
Par contre, si vous ne vous identifiez à aucune pensée, vous empruntez le chemin qui vous sauve du Samsara. Vous posséderez l’incomparable joyau du Roi du Dharma. »
Vies après vies, années après années, jours après jours, les conceptions ordinaires et illusoires du commun des mortels contribuent à incarner cette entité formée d’un corps et d’un l’esprit, semblant bien réelle et qui est cependant illusoire.
Un sutra dit :
« Considérez toutes les conditions (Dharma) qui forment mon corps. Lorsqu’elles sont présentes, cela prouve seulement que ces dharma existent. Lorsque ce corps cesse d’exister, cela est dû au fait que ces conditions ont cessé d’exister.
Quand ce corps existe, ne dites pas que j’existe. Quand ce corps a cessé son existence ne dites pas que je suis mort.
Le passé, le présent, le futur ne sont pas séparés, ils existent dans la sphère paisible, hors de toute naissance et de toute mort, dans l’empreinte de l’océan de l’éveil.
Cet océan contient tous les dharma, toutes les conditions, tous les courants. Si l’on goutte à un seul de ces courants, on connaît tous les autres. Reste dans l’océan, tu connaîtras tous les courants, tous les dharma qui convergent en lui. C’est pourquoi ceux qui pratiquent le Dharma, ceux que l’on nomme « illuminés » peuvent êtres obscurcis, tandis que les êtres ordinaires peuvent être éveillés.
Les pratiquants du Dharma peuvent oublier que la nature de Bouddha n’a pas de grades, pas de mesure quantitative. Ils font le bien pour obtenir des mérites, ils s’agrippent à la vacuité. Huit mille vies, deux mille vies peuvent être consacrées à la vacuité, en réalité ce n’est qu’obscurcissement. Les Bodhisattvas voient ces êtres coincés dans la gangue de leur prison terrestre, englués dans la vacuité, leur nature de Bouddha dissimulée.
Si quelqu’un écoute le Dharma promulgué par un être déjà éveillé, il n’a pas besoin de parcourir la voie graduelle, il lui suffit d’accepter ce qui est déjà sa véritable nature.
Ceux qui sont encore dans le rêve voient la réalisation comme une possibilité. Pour ceux qui sont éveillés, le rêve ne peut exister individuellement, chaque être de l’infini des vies baigne au milieu de la nature de l’éveil.
Au cœur de l’éveil, se vêtir, se nourrir, discuter, user des cinq sens, agir, recevoir, tout est Dharma.
Au contraire, si vous vous attachez aux mots, aux aspects tangibles et que vous ne voyez pas au-delà des choses, vous engendrez beaucoup de Karma. Regardez au-delà, de façon à comprendre votre propre cœur.
Plutôt que de chercher des pouvoirs magiques, marchez sur vos cendres encore fumantes, comme des Bodhisattvas !
Si vous vous attachez aux écritures, vous pourrez les commenter vie après vie sans jamais en finir. Au bout du compte, vous aurez encore plus de chaînes à enlever.
Mais si vous comprenez le cœur sacré, vous n’aurez plus à vous soucier de rien. Restez là simplement, et faites attention.
Ce court sermon de Ma Zu résume bien toute la philosophie de l’école du Chan. Le sens du mot chinois cœur (Xin) est difficile à traduire car, il désigne à la fois le cœur physique et l’esprit. De même, le mot sanskrit Dharma est employé par Ma Zu à la fois dans le sens de Voie, de condition ou de pratique formelle bouddhiste.
Dans ces contes populaires ou lettrés, le lecteur côtoiera des méditants hauts en couleur, des sages éveillés soudainement, des moines à l’humour décapant, des énigmes spirituelles qui n’ont de réponse que dans la vacuité créatrice.
Il découvrira également les principes spirituels du Chan à l’origine du Zen japonais.
Cet ouvrage est une nouvelle version remaniée et illustrée des contes du Zen originel publiés à la Table Ronde en 2002.
Plus de vingt illustrations accompagnent cet ouvrage.
Format : Format Kindle
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Nombre de pages de l’édition imprimée : 113 pages
Utilisation simultanée de l’appareil : Illimité
Editeur : Les guides du Dragon – Gérard Edde (24 juin 2020)
En ce temps-là, Shao Yong devint célèbre dans toute la Chine pour ses prédictions étonnantes.
Il avait étudié le Yi Jing et tous les textes taoïstes de divination avec édition.
On venait le voir pour lui demander toutes sortes de conseils : familiaux, stratégiques, politiques. Mais il continuait cependant à être passionné par son art.
Un jour, pour se distraire et vérifier son don, il fit une divination sur une belle lampe en porcelaine qu’il venait d’acquérir.
Il fit de savants calculs a partir de la date d’achat de cette lampe. Il calcula les quatre piliers du destin – Ba Zi – de la date d’achat : l’heure, le jour, le mois et l’année de l’acquisition de l’objet.
Puis il se référa à l’interprétation du Yi Jing et des trigrammes. Il en déduit que cette lampe serait cassée tel jour et à telle heure ! Il nota cela avec amusement dans ses tablettes.
Le jour venu, il plaça la lampe sur une table devant ses yeux, et se demanda par quel miracle cette lanterne pourrait être abîmée.
Il se posta en observateur devant la lanterne une heure avant l’heure prévue de sa destruction et attendit avec scepticisme…
Au bout d’une heure, la lampe n’avait toujours pas bougé et Shao Yong s’apprêtait à se lever de sa chaise lorsque son épouse entra brusquement dans la pièce, furibonde.
Elle l’apostropha en ces termes :
« Fainéant ! Que fais-tu depuis une heure, assis sur cette chaise ? Je pensais que tu étais au moins en train de travailler ou d’étudier ! »
Shao Yong n’eut même pas le temps d’ébaucher une excuse, sa femme cogna la table et la lampe explosa en mille morceaux sur le sol.
Shao Yong ne put s’empêcher d’ébaucher un sourire qui lui valu une nouvelle vague de réprimandes : il venait de confirmer son talent au prix d’une lampe en porcelaine !
Shao Yong (1011-1077) fut un sage, et un philosophe, il élabora le système métaphysique du Daoxue, mouvement connu à tort sous le nom de néo-confucianisme, mais de fait taoïste. Le point de départ de ce système est le Yijing ou Livre des Changements). Shao Yong trouve dans l’ancienne science divinatoire les bases d’une nouvelle cosmologie Shao Yong propose une nouvelle une interprétation de l’histoire selon ce système basé sur des cycles cosmiques. Il établit une observation des êtres pour en découvrir l’élément transcendant (Guanwu) sorte de discipline de l’esprit proche des techniques d’introspection taoïste (Fanguan). Il laisse aussi des poèmes d’une spontanéité et d’une simplicité surprenantes.
Dans ces contes populaires ou lettrés, le lecteur côtoiera des magiciens hauts en couleur, des immortels diaphanes et tangibles, des âmes errantes désincarnées, des vierges éternelles…
Il découvrira également des principes spirituels l’irréalité du monde apparent, la trame cachée des choses, le mystère dissimulé derrière un autre mystère, la luminosité et la bonté naturelle de la conscience… Cet ouvrage est une nouvelle version remaniée et illustrée des contes du Tao sauvage publiés à la Table Ronde en 2002.
Plus de vingt illustrations accompagnent cet ouvrage.
Gérard Edde propose une méthode à la fois inédite et millénaire issue de la voie du Tao et le la médecine classique chinoise : le Pavillon d’Or. Cette pratique s’appuie sur la force curative des couleurs, des pierres (gemmes), de la méditation et de la relaxation profonde. Les cinq rayons de guérison et les cinq gestes du Qigong régénèrent l’énergie des cinq organes traditionnels. Un chapitre permet de repérer rapidement ses points faibles selon la tradition taoïste et de choisir ainsi la méthode la plus appropriée parmi les cinq présentées dans l’ouvrage.
Format : Format Kindle
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Editeur : Guides du Dragon Gérard Edde; Édition : 1 (29 avril 2020)
On attribue traditionnellement à Lao Zi, l’auteur du Dao De Jing la création de méthodes respiratoires destinées à fortifier la santé et à s’unir au Tao. D’après lui, il faudrait que l’homme nourrisse génère les Trois Précieuses Pilules d’immortalité : celle de la Terre se référant aux aliments et aux plantes, celle de l’être humain se référant à l’équilibre du Yin et du Yang, celle du ciel indiquant la progression spirituelle.
• Commencer par s’allonger sur le sol ou sur un lit, en prenant soin, si possible, d’enlever l’oreiller. Écarter légèrement les jambes l’une de l’autre et commencer à frotter les mains l’une contre l’autre afin de les réchauffer convenablement.
• Les placer maintenant en contact direct avec la peau du ventre, à la hauteur et de chaque côté du nombril. Presser les mains doucement sur le ventre de façon à former une dépression de l’abdomen. Rejeter bien tout l’air qui était contenu dans les Poumons.
• Inspirer maintenant calmement, en laissant le ventre gonfler et s’étendre vers le haut comme un ballon qui se remplit d’air. Agir comme si l’air pénétrait dans l’abdomen sans gonfler la cage thoracique, en soulevant doucement les deux mains posées à plat sur la région du nombril. Au cours de toute respiration, on doit être attentif à cette région liée au réchauffeur inférieur et racine du souffle. Elle représente également l’axe de gravité à partir duquel s’organisent les exercices debout et assis.
• Recommencer cette respiration 12 fois, avec une concentration parfaite et en aidant la prise de conscience par la visualisation suivante : imaginer et « sentir » qu’à chaque inspiration l’air qui pénètre, chargé de substance tonique et de Qi lumineux, se dirige jusqu’au bas-ventre et emplit l’abdomen d’une chaleur bienfaisante.
Voilà toute la méthode… très simple, mais souvent longue à maîtriser totalement. Vous vous sentirez à l’aise avec cette respiration au bout d’une à deux semaines de pratique. Elle constitue la base de nombreux autres exercices chinois tels que le Tai Ji Quan et le Gong Fu. La pratiquer le matin au lever et le soir avant de s’endormir. Une seule exception : elle ne devrait pas être pratiquée par les femmes pendant le cours de la grossesse.
Les caractéristiques de la respiration abdominale énergétique sont les suivantes :
• La respiration doit être exécutée selon un rythme : doux, léger, régulier, lent, long et profond ;
• Durant l’expiration, l’abdomen s’aplatit ;
• Durant l’inspiration, l’abdomen gonfle sans effort.
• La respiration devient de plus en plus ténue, I’entrée et la sortie de l’air sont très faibles. Avec le temps et la pratique, on en vient même à ne plus sentir la respiration.
Si l’on arrive à atteindre l’état de non-respiration, il n’y a plus, apparemment, ni inspiration ni expiration. Les organes de la respiration semblent inutiles et l’air semble entrer et sortir par les pores de la peau.
Cette étape constitue le résultat de la pratique de la respiration naturelle. Pour les débutants, il ne faut pas chercher cet état, on doit au contraire rechercher la pratique naturelle, la plus importante.
Métaphore usuelle issue de l’alchimie interne (Neidan), le Tigre et le Dragon représentent respectivement le Po et le Hun à l’œuvre au sein du mouvement énergétique évolutif.
Le Hun (Dragon) est, selon l’école taoïste de la Porte du Dragon (Longmen Pai), le fer de lance de la conscience (Shen). Il est responsable du mouvement, de la sensation et surtout de la perception des trois trésors : Jing (essence), Qi et Conscience. Il réside dans le Foie et s’exprime à travers trois entités (les trois Hun) qui participent à la dynamique de l’élément Bois. Il se manifeste dans les yeux et l’état d’éveil. Son action va dans le sens de l’évolution, de la créativité et du développement de la conscience subtile ascendante : l’envol du Dragon ! En fait le Hun accompagne l’être dans l’accomplissement sa destinée (Ming).
Le Po est au contraire un facteur Yin qui tend à devenir une substance tangible. Dans certains textes taoïstes, le Po qui réside dans les Poumons est nommé âme incarnée ou bien âme incorporée. La force astringente de l’élément Métal conduit le Po à se cristalliser en matière, à se manifester de manière concrète. Le Pro alourdi les rêves et favorise le sommeil profond voire hypnotique, attaché aux racines tribales ou familiales obligeant le Hun à vagabonder : c’est le duel sans fin entre le Tigre et le Dragon. !
Le Métal (Pro) tente d’empêcher le Bois de s’élever en lui présentant ses sept facettes fantomatiques (Gui) liées à l’ancestral, mais l’oblige aussi à se nourrir de la force archaïque du Jing caché derrière les Reins.
Dans la pratique du Qigong, sans la force du Pro, le Dragon tentera vainement de se propulser dans les cieux. Tout au contraire, privé du Dragon du Hun, le Pro n’est qu’un enracinement tribal qui se laisse glisser dans l’abrutissement de la torpeur.
L’équilibre est donc délicat entre le mouvement aérien et expansif et l’enracinement grossier et abrutissant. La perception interne du mouvement (Neiguan) constitue donc l’héritage le plus précieux du Qigong traditionnel ; équilibre indispensable à l’usage forcené et vain de l’intention (Yi) constaté dans certaines formes modernes de Qigong. Ce qui a pour effet de faire sourire les pratiquants taoïstes qui répugnent à utiliser la volonté et préfèrent l’utilisation des trois harmonies (respiration, mouvement et conscience) et la vision pénétrante – Yi Zi – du Dragon.
Le travail interne (Neigong) à la fois passif et perceptif constitue le cœur de la voie alchimique des exercices allongés et dynamiques du sage Zheng Boduan et le point de départ de ce que l’on nomme le Taiji Gong de l’eau – Liuhebafa de Huashan.
Gérard Edde
(Extrait de la nouvelle version de la Porte du Dragon – à paraitre courant 2020)