Mis en avant

Dao de jing chapitre 16

Se vider de toutes choses,

Asseoir le cœur afin rester dans le calme infini,

Les 10.000 choses s’élèvent et disparaissent en un mouvement incessant , mais il suffit de contempler le coeur du vide sans intention pour atteindre le Passage Mystérieux.

Toutes choses croissent et fleurissent selon une myriade de variations,

Chacun finira par retourner à la racine même de la naissance et de la mort.

Pour revenir à la source on a besoin d’un calme inébranlable.

Ce n’est qu’en restant dans le calme persistant que la nature innée peut être retrouvée.

Retrouver complètement la nature innée est appelé le calme intérieur naturel (Chang).

Connaître ce calme intérieur s’appelle illumination.

Ne pas connaître Chang et agir aveuglément entraînera un désastre.

Si l’on connait Chang, l’esprit est ouvert.

Avec cet esprit ouvert, le coeur s’ouvre.

Avec l’esprit ouvert on agit comme un héro,

On se rapproche du divin et l’on peut égaler le Ciel,

En égalant le Ciel, on peut accomplir le Tao infini.

Ce n’est qu’en accomplissant le Tao que l’on peut se débarrasser de la mort et de la naissance, qui durent éternellement.

Laozi

(Traduction libre de Gérard Edde selon l’enseignement de Yié Tsaï Yang)

Cf : Le silence du Dragon (Editions Chariot d’Or)

Chang : l’état méditatif naturel stable.

La Passage Mystérieux : le pont entre l’existence et la non-existence situé de manière paradoxale à l’intérieur et à l’extérieur du corps.

LA FOLLE CHEVAUCHÉE DES ESPRITS RENARDS

De son ermitage sur les monts Longning, le chef des gardes Kui pouvait contempler le temple taoïste du Dragon situé prés d’un éperon rocheux.

Autant les moines bénéficiaient d’un bon Feng Shui, autant l’endroit ou Kui résidait était sinistre et malsain.

La bâtisse de pierre était humide et installée sur le versant le plus sombre de la montagne. Des roches apparentes surgissaient ça et là comme une armée de masque hideux et agressifs.

Pire, on disait l’endroit hanté depuis des siècles !

Mais Kui était rationaliste et se moquait bien de ces superstitions, il avait acheté cette maison de pierre pour un bol de riz et l’avis de quelques paysans crédules le troubler. Il dut vite déchanter car dès les premiers jours d’occupation des lieux d’étranges phénomène se produisirent.

Quand la nuit tombait, en particulier à la lune noire, une cohorte de petits êtres apparaissait dans la cour intérieure de la demeure. Des gnomes et des esprits renards prenaient possession des lieux, vers minuit et organisaient une fête fantasmagorique.

Ils couraient dans toutes les directions en hurlant. Ce tintamarre réveillait les domestiques, maître Xue lui-même ne pouvait trouver le sommeil.

Le matin le calme régnait à nouveau, mais les cernes du chef des gardes ne pouvaient cacher de souligner son désarroi.

N’y tenant plus, secrètement, Kui retourna en ville consulter un magicien.

Celui-ci pris l’affaire très au sérieux et lui conseilla d’acheter trois gros chiens Chow-chow afin d’expulser les esprits-renards car dit-il :

« Les esprits –renard sont d’étranges créatures, en fait, ce sont des âmes désincarnées qui les habitent. Ces fantômes vivent presque un millénaire en attendant leur libération. Leur frustration est grande à cause de leur état et elles jalousent les êtres humains auquel elles jouent des tours souvent cruels.

Parfois, elles prennent l’apparence de vieillard ou de jeunes filles attirantes. Quoiqu’il en soit, il vaut mieux s’en tenir à distance car elles apportent rarement le bonheur dans une habitation.

Ces démons craignent les chiens, et particulièrement les chow-chow que l’on dresse à garder les temples ! »

Maître Kui revint dans son ermitage flanqué de trois gros Chow-chow qui impressionnèrent les gens de maison. Le soir même, Kui lâcha les trois chiens dans la cour et se posta en embuscade derrière une fenêtre.

La nuit était sombre, mais une petite clarté lunaire lui permettait d’observer la scène.

Les yeux écarquillés d’effroi il assista à un spectacle singulier : les trois esprits-renards grimpés sur le dos des chiens devenus dociles, chevauchaient à bride abattue en hurlant tout le long de la cour !

Lorsque les premiers rayons de soleil annoncèrent l’aube, les trois chiens gisaient sur le sol.

Essoufflés, pitoyables et épuisés, ils n’avaient même plus la force de se restaurer ni de boire.

Kui compris une chose : il devait vendre cette bâtisse à n’importe quel prix et retourner dans un lieu doté d’un Feng Shui favorable !

Les anciennes traditions chamaniques de l’Asie Centrale, de la Chine et de la Sibérie considèrent le renard comme le seul animal capable de vivre mille ans !

On raconte que cette longévité exceptionnelle serait due à une respiration spécifique qu’ils accomplissent face à la lune.

GERARD EDDE

Ref : Légendes du Tao – Guides du Dragon

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La légende des esprits renards dans la Chine ancienne,

Avez-vous déjà entendu parler des esprits renard ? Pendant des centaines d’années, ces créatures mystiques ont été une partie importante du folklore chinois, captivant l’imagination des gens à travers le pays. De leurs pouvoirs de bon augure à leur nature espiègle, les esprits renards ont joué un rôle important dans la culture chinoise. Nous allons également examiner comment les esprits renard continuent d’influencer la Chine moderne et la culture populaire.

Origines de la légende de l’esprit renard

Les esprits renards sont une figure populaire de la mythologie et du folklore chinois. Leur histoire d’origine est enveloppée de mystère et a fait l’objet de diverses interprétations au fil des ans. La théorie la plus couramment acceptée est que les légendes de l’esprit du renard remontent à la dynastie Han (206 av. J.-C. – 220 apr. J.-C.), lorsque les gens ont commencé à associer les renards à la déité de la moisson, Huxian.

Dans la Chine ancienne, on croyait que les renards possédaient de puissantes capacités magiques et étaient considérés comme des messagers des immortels. En conséquence, ils ont souvent été dépeints dans l’art et la littérature comme ayant des pouvoirs surnaturels, y compris la capacité de changer de forme en figure humaine. Au fil du temps, les légendes entourant les esprits du renard ont évolué pour inclure des traits plus espiègles et parfois malveillants.

Malgré leur réputation ambigüe, les esprits du renard sont restés une partie intégrante de la mythologie et de la culture chinoises. Ils apparaissent souvent dans les livres, les films et les émissions de télévision modernes comme un rappel de la riche histoire culturelle du pays.

Maintenant que nous avons couvert les origines des légendes de l’esprit du renard dans la Chine ancienne, explorons certains des pouvoirs intrigants que ces créatures mystiques étaient censées posséder.,

Les pouvoirs des esprits renards

On supposait que les esprits renards de la Chine ancienne possédaient divers pouvoirs et capacités. L’un de ces pouvoirs comprenait le changement de forme, leur permettant de se transformer en figure humaine et d’interagir avec les humains. On pensait également qu’ils avaient la capacité de posséder les humains et les animaux, ce qui les rendait capables de manipuler leurs actions et leur comportement. Les esprits renards étaient également associés au pouvoir du rêve et pouvaient créer de puissantes illusions pour duper les humains.

En plus du changement de forme et du rêve, on croyait également que les esprits renard avaient le pouvoir de la séduction. Ils étaient souvent dépeints comme séduisants et charmants, utilisant leur beauté pour attirer et manipuler les humains. On croyait également que les esprits renard avaient le pouvoir de la longévité et étaient souvent associés au concept chinois d’immortalité. Malgré leurs puissantes capacités, les esprits renards étaient toujours considérés avec peur et suspicion. Leurs pouvoirs étaient souvent perçus comme une menace pour les humains, et on pensait qu’ils étaient capables de causer le mal et le malheur.

Les esprits renards dans la mythologie chinoise

Les esprits du renard ont longtemps été une figure de premier plan dans la mythologie chinoise, leur présence remontant aux temps anciens. Connues sous le nom de « huli jing » en chinois, ces créatures magiques sont souvent représentées comme des êtres rusés et intelligents ayant la capacité de se transformer en forme humaine.

Les esprits renards sont souvent associés à la lune, car on pense qu’ils ont un lien étroit avec ce corps céleste. Dans la culture chinoise, la lune est un symbole de transformation et de mystère, ce qui en fait une association appropriée pour les capacités de changement de forme des esprits renard.

Dans certains mythes chinois, les esprits renards sont considérés comme des créatures divines ayant le pouvoir d’apporter la bonne fortune et la prospérité à ceux qui leur rendent hommage. Cependant, dans d’autres légendes, les esprits renards sont considérés comme des êtres malveillants qui causent le chaos et la destruction partout où ils vont.

Les esprits de renard sont connus pour leurs capacités surnaturelles, mais ils sont également connus pour leur nature espiègle. Ces êtres sont souvent représentés en train de causer des ennuis, qu’il s’agisse de faire des farces ou de provoquer des querelles entre humains. On pense qu’ils possèdent une grande sagesse et une grande puissance spirituelle, ce qui les rend à la fois respectés et craints par ceux qui croient en leur existence.

Les esprits renards dans la Chine moderne

Dans la Chine moderne, l’attrait des esprits de renard continue de fasciner et de captiver les gens. Les esprits renard sont devenus un sujet populaire dans la littérature, les films et les émissions de télévision, avec leurs capacités surnaturelles au centre de la scène. Ils sont souvent dépeints comme des êtres séduisants et rusés, utilisant leurs charmes pour manipuler les humains à leurs propres fins. Cette représentation est devenue un élément de base de la culture pop, les esprits du renard étant décrits comme à la fois séduisants et dangereux. Cependant, malgré leurs représentations négatives, les esprits renards sont toujours vénérés dans la culture chinoise pour leur sagesse et leur pouvoir spirituel. Dans la section suivante, nous explorerons comment les esprits du renard ont influencé la culture populaire chinoise moderne.

Dans la Chine moderne, les esprits du renard sont plus qu’une simple créature mythologique. Ils sont devenus un élément de base de la culture populaire, apparaissant dans la littérature, les films et les émissions de télévision. Ces représentations mettent souvent en valeur leurs capacités surnaturelles et leur nature séduisante, certains les dépeignent même comme utilisant leurs charmes pour manipuler les humains à leurs propres fins.

Un exemple populaire est le drame chinois, « L’été du renard », qui raconte l’histoire d’une femme qui découvre qu’elle est un esprit de renard et doit naviguer dans les conflits et les dangers qui accompagnent sa nouvelle identité. Un autre est le livre « Les Chroniques de Narnia », qui comprend un personnage nommé Jadis, la Sorcière Blanche, qui est décrit comme ayant des traits de ressemblant à un renard et des pouvoirs magiques.

En fait, il existe de nombreux temples et sanctuaires dans toute la Chine dédiés au culte des esprits du renard. Dans l’ensemble, l’attrait des esprits renards dans la Chine moderne témoigne de la puissance et de la fascination durables de cette ancienne légende. Leurs capacités surnaturelles continuent de captiver le public, tandis que leur signification spirituelle reste une partie importante de la culture chinoise. .

GERARD EDDE

Réf : Légendes du Tao – Editions Les guides du Dragon

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Les douze points-source

Dans le Ling Shu, dès le premier chapitre (intitulé « Neuf aiguilles et douze points Yuan », Yuan signifiant « source »), les douze points-sources sont mentionnés comme étant les plus important our traiter les déviations énergétiques des Méridiens (Jing Luo).

Quand les Cinq Organes sont troublés, les symptômes apparaissent à l’un des douze points Yuan/Source avec lesquels ils sont connectés. Chacun des Cinq Organes est relié avec son propre point Yuan/Source. Pour cette raison, si nous percevons pleinement les connexions entre les Organes et leurs points Yuan/Source correspondant, ainsi que les manifestations extérieures de ces derniers, il sera facile de déterminer la nature des troubles énergétiques des Cinq Organes.

Ces fonctions pathologiques et physiologiques des Méridiens (Jing-Luo) fournissent la base du diagnostic antique des Douze Méridiens. En 1951, le docteur Katani mis au point le traitement Ryudaroku utilisant les douze points-source à la fois comme méthode de contrôle et de traitement des Méridiens. Il se servit de mesures électroniques de résistance de la peau pour établir l’évaluation et la thérapie en utilisant uniquement ces douze points.

Du point de vue de la médecine classique chinoise, les points Yuan sont en relation avec le Yuan Qi. Il est encore précisé dans le Ling Shu (chapitre 1) :

Quand les Organes profonds (Zang) sont perturbés, il faut choisir les douze points Yuan.

Il est précisé que toute perturbation de la peau (enflure, rougeur, congestion des vaisseaux sanguins, varices, pâleur de la peau, couleur bleutée, rougeâtre, jaunâtre au niveau d’un point Yuan traduit une anomalie de la fonction des Organes du Méridien correspondant. Les points Yuan ont pour fonction principale la stimulation des organes vitaux. Le Qi des points- source vient de l’énergie originelle (Yuan Qi) contrôlée par les Reins. C’est pourquoi les points-source sont essentiellement utilisés pour tonifier les Organes profonds (de nature Yin) et s’avèrent efficaces dans le traitement des affections des Organes internes (Zang). La plupart des points Yuan se trouvent sur les quatre membres, près des poignets et des malléoles.

Le Nan Jing (chapitre 66) précise cette action du Qi originel via les points Yuan :

Le Yuan Qi est la force motrice située entre les Reins et apporte la vitalité, il est la source des Douze Méridiens. Le Méridien du Triple Réchauffeur contrôle la circulation des trois énergies (Zong Qi, Jing Qi et Wei Qi). Le nom de « Source » est une fonction valorisante pour le Triple Réchauffeur, car les endroits où il apparaît sont connus comme les points-source.

Ainsi, le rôle du Triple Réchauffeur comme « ambassadeur » par lequel le Qi originel part d’une zone située entre les deux Reins (Ming Men) et se dirige ensuite vers les Cinq Organes Yin et les Six Entrailles Yang, explique l’utilisation spécifique du point Yuan du Triple Réchauffeur (4 TR – Yang Chi). Ce point a la capacité de stimuler directement le Qi originel et d’accélérer sa circulation dans tous les Méridiens. Au Japon, ce point est souvent utilisé comme « starter » en début de séance de médecine énergétique.

Les taoïstes ont relié symboliquement et logiquement ces douze points à leur compréhension cosmologique des Trois Mondes : Ciel, Humanité et Terre. Le tableau suivant résume ces relations qui démontrent une grande logique dans la structure des douze méridiens .

Les douze points-source sont les suivants :

o 9 P (Tai Yuan) pour les Poumons o 7 MC (Da Ling) pour le Péricarde o 3 Rt (Tai Bai) pour la Rate

o 3 F (Tai Chong) pour le Foie

o 3 Rn (Tai Xi) pour les Reins

o 7 C (Shen Men) pour le Cœur

o 4 GI (He Gu) pour le Gros Intestin

o 4 IG (Wan Gu) pour l’Intestin Grêle

o 4 TR (Yang Chi) pour le Triple Réchauffeur o 42 E (Chong Yang) pour l’Estomac

o 40 VB (Qiu Xu ) pour la Vésicule Biliaire

o 64 V (Jing Gu) pour la Vessie

Les taoïstes pensaient que le nombre de points qu’utilisait un thérapeute n’était pas proportionnel à son efficience. Tous les points d’acupuncture sont loin d’être aussi efficaces les uns que les autres. Au contraire, certains points étaient considérés comme tellement puissants qu’ils étaient comparés aux étoiles spirituelles de la cosmogonie mystique du Tao. Ma Dan Yang fut l’un de ces médecins taoïstes mythiques qui simplifièrent l’acupuncture par leurs connaissances synthétiques. Il vécut pendant les dynasties Jin et Yuan et publia un petit traité des douze points célestes, compléments des douze points sources.

Gérard Edde

Ref

https://www.yinetor.com/styled-11/styled-6/index.html

La médecine énergétique (Editions Grancher)

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La main et la constitution énergétique

Les premiers travaux chinois sur l’étude de l’énergétique de la main (chirologie énergétique) datent de l’antiquité de l’Empire du Milieu :

  • Le Yue Bo Dong Zhong Ji (Le livre de la grotte de la vague lunaire) de Zhang Zhong-yuan, écrit pendant la période des Trois Royaumes (220-265 EC);
  • Le Xiang Jing Shi Si Juan (Quatorze volumes sur les voies de manifestation) de Lai He, écrit sous la dynastie Sui (581-618 CE);
  • Le Shen Xiang Chuan Pian (Écrits complets sur les apparences divines) par Chen Xi, alias Chen Tuan ou Po Chen Tuan, sous la dynastie Song (960-1280 CE);
  • Et aussi Tai Qing Shen Jian Le Miroir Divin des Tai Qing) de Wang Bo, également pendant les Song.

L’étude de la forme de la main est l’observation la plus courante. En chinois, elle se nomme Shou Xing Zhi. L’examen de la forme de la main donne un aperçu de la physionomie, de la taille, de la texture de la peau et de la couleur de la main.

Les paumes, les doigts de la ligne de flexion et les ongles sont tous des aspects relativement indépendants . Chaque aspect a ses propres qualités définitives qui peuvent être analysées, comparées et synthétisées avec des informations recueillies à partir d’autres parties de la main. La circulation du Qi et du sang s’étend jusqu’aux bouts des doigts et revient s’étendre dans le corps.

La main reflète ce mouvement lent des énergies (Yuan Qi) qui circulent au niveau le plus profonde et apportent des informations pertinentes sur la constitution énergétique d’une personne et ses blocages chroniques. Cette méthode d’évaluation perspicace montre une grand différence comparée à la prise des pouls qui s’apparente plus à un bilan actualisé et immédiat.

L’historique du corps et du Qi

Selon la chirologie médicale et énergétique taoïste antique, chacun des cinq doigts reflète l’état de santé à un âge différent de la vie :

  • Le pouce reflète l’état de santé dans l’enfance.
  • L’index reflète celui de la jeunesse.
  • Le majeur montre l’état de santé à l’âge adulte.
  • L’annulaire reflète la santé de la seconde période de la vie adulte.
  • Et le petit doigt indique l’état de santé chez les personnes âgées.

La paume de la main décrit les facteurs énergétiques de santé ou de maladie. En fait, la paume est l’un des domaines les plus important dans la lecture énergétique taoïste.

La paume et ses caractéristiques

Ainsi l’observation de la paume de la main constitue une partie importante de l’évaluation globale de la chirologie médicale chinoise.

L’observation comprend la forme de la paume, les signes anormaux de la paume, les couleurs anormales de la paume, l’épaisseur de la paume, l’humidité ou la sécheresse de la paume, les nervures visibles dans la paume et, en particulier, les lignes de flexion de la paume ainsi que l’étude détaillées des couleurs des veinules (En particulier dans le style Tung de l’acupuncture…)

De fait, la théorie qui sous-tend cette étude n’est pas si différente de la chirologie occidentale. Dans cette dernière existe le concept des quatre éléments issus de la mécéne Grecque. Les cinq mouvements (Wu Xing) du système chinois sont fondamentalement analogues.

Les cinq phases utilisées en médecine chinoise et dans le système de chirologie énergétique sont le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. En médecine traditionnelle chinoise, les organes du corps sont divisés en viscères (Zang) et entrailles (Fu), cette répartition se reflète dans les différentes zones morphologiques de la main.

Dans ce système traditionnel, la paume de la main est aussi divisée en huit sections ou zones et chacune de ces huit zones est associée à l’un des Huit Gua ou huit trigrammes du Yi Jing (Classique du changement). Ces huit trigrammes sont un système symbolique très ancien et relié à la connaissance des Huit Vaisseaux Extraordinaires représentant la constitution énergétique profonde. La conception taoïste considère que tous les phénomènes de l’univers correspondent à l’un de ces huit symboles.

Les trois lignes majeures et la constitution

Dans la chirologie chinoise, les trois lignes principales dans la paume correspondent traditionnellement aux soi-disant trois liens (San Gang) ou trois pouvoirs (San Cai). Ce sont : la terre, l’humanité et le ciel.

Quand on combine ces trois pouvoirs avec les cinq phases et les Neuf Palais (huit trigrammes), on observe le reflet de tout la cosmologie chinoise dans la paume de sa main. De plus, toutes les lignes de la main correspondent à l’une ou l’autre des cinq phases. La chirologie chinoise des huit trigrammes est un système de pensée associé au taoïsme antique et aux chamans.

Les lignes majeures, San Gang, sont :

• La ligne de la Terre ou ligne du destin nommée “ligne de vie” en occident.

• La ligne humaine, nommée ligne de tête en occident.

• La ligne du Ciel, appelée ligne de coeur en occident.

Toutes les autres lignes sont des lignes secondaires formant avec les trois précédentes un nombre de quatorze lignes reconnues.

Les trois lignes majeures représentent symboliquement les forces du Ciel (Yang), de l’environnement (Yin-Yang) et de la Terre (Yin) en action dans l’être humain.

Les huit monts et les neuf Palais représentent l’interaction du Yin et du Yang dans la myriade des êtres.

La main parfaite

La main parfaite existe-t-elle ? Cela semble parfois bien subjectif, un jour, un artisan parisien m’a dit que la plupart des gens avaient de vilaines mains. Quand j’ai regardé les siennes sous le feu de l’action, je m’aperçus qu’il avait de petites mains boudinées, pas vraiment esthétiques. Il voulait peut-être dire que des mains minutieuses et dures au labeur étaient de belles mains ?

La main idéale est décrite dans les textes anciens comme une main :

• Large et grande sans atteindre toutefois la disproportion.

• La chair est élastique sans être molle.

• Les os devraient être cachés par les chairs et tous les monts légèrement rebondis.

• La peau doit présenter un bon Qi représenté par une belle couleur rosée ou un peu jaune de la paume.

• Les cinq doigts sont fermes et assez longs.

• Les cinq monts et les neuf Palais sont élégants et bien visibles.

• A part les trois lignes majeures, les autres lignes sont absentes ou discrètes.

La lecture de la main

Avant la naissance, le Qi va du ciel vers l’ombilic, ce qui correspond au “Ciel Antérieur” représentant la destinée fondamentale d’un individu.

Après la naissance, le Qi va de l’ombilic vers l’extérieur : c’est le “Ciel Postérieur”, la réalisation personnelle, dont les lignes de la main sont l’expression.

• Les chairs et les os sont souvent modelés par l’hérédité (structure osseuse reflétant celle des parents), élément à relier au Ciel Antérieur.

• La structure de la main reflète aussi le Ciel Antérieur, c’est-à-dire le potentiel de réalisation de l’essence des Cinq Eléments.

• Le bout des doigts représente l’expression de ce potentiel dans l’action, c’est-à-dire la capacité de réaliser tel ou tel élément.

• Les paumes, les doigts et les ongles expriment le potentiel ;

• les lignes, elles, indiquent la réalisation ou non réalisation de ce potentiel.

Le protocole traditionnel de la lecture de la main

L’ordre ancien traditionnel d’examen était le suivant :

1) L’aspect général de la main.

2) La lecture des lignes et des signes.

3) L’interprétation des monts selon l’école des neuf Palais.

4) La lecture des doigts.

5) La lecture des ongles.

Bien qu’il existe de nombreux points de vue sur les nuances plus fines d’interprétation des formes des mains, des doigts, des montures et des lignes utilisées dans la chiromancie à cinq phases, il existe toujours un accord presque universel entre l’Est et l’Ouest sur les bases de la lecture de ces apparences.

Les lignes et l’évolution

La paume et les lignes

Les signes du Qi

Chaque ligne peur présenter diverses configurations. Elles sont le reflet de la circulation du Qi dans le corps entier. Celle-ci est affectée par divers facteurs :

• Le facteur héréditaire : certains signes se retrouvent de parents à enfants. Mais l’hérédité affecte plus la forme et la structure des mains que les lignes proprement dites.

• Le stress et les émotions conflictuelles affectent considérablement la topologie des lignes de la main.

• Les maladies et les troubles de santé creusent elles aussi leur propres

En général, la présence de lignes ou figures anormales sur la paume de main est le signe de conflits énergétiques. On peut ainsi avancer qu’une ligne lisse au trois lignes principales bien marquée constitue un idéal.

Cependant, parce que le système à huit trigrammes est utilisé à des fins thérapeutiques dans le massage pédiatrique chinois (Xiao Tui Na) et parce que des images de ce système apparaissent dans divers livres en anglais sur la chirologie chinoise, nous avons inclus ce système en annexe à des fins historiques et de recherche.

Gérard Edde

Stage

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La vision taoïste des Vaisseaux Luo

Les vaisseaux énergétiques du changement

Dragon Celeste Gérard Edde

Pour les taoïstes, ce vaisseau Luo, bien que « grand » ne remplace en aucun cas le rôle géniteur du Vaisseau Extraordinaire Chong Mai pour lequel ils vouent, tel le grand Li Shizhen, une grande admiration. Ce Xu li serait une sorte de support du Chong Mai en ouvrant un accès de l’interne vers l’externe.

Rappelons ici que les Luo s’expriment vers la peau (rougeurs, oedèmes, etc…) et ne se manifestent, selon les thérapeutes taoïstes, qu’en cas de pathologie active, tout comme les Vaisseaux Divergents.

Les adeptes taoïstes percevaient le monde des images mystiques ou astrales comme un microcosme évoluant au sein de leur propre corps, analogue au temps et à l’espace du monde cosmique. Ce concept apparait dans l’ancienne école chinoise de la cosmologie yin- yang et des cinq phases, comme mentionné dans le Liji (Livre des Rites ) et le Yijing (Livre des Changements ). Parce que le même nom désignant un point dans le corps humain se réfère souvent à un lieu céleste, la visite extatique de l’adepte de ces royaumes à l’intérieur de son propre corps symbolise son voyage dans les sphères célestes. Cette méditation visuelle et cette imagination active ont donc servi à transformer le corps de l’adepte en un corps cosmique, un théâtre de déités en « action « »  (Robinet 1993 : 52).

Comme Li Shizhen l’a démontré dans son traité des Huit Vaisseaux Extraordinaires, la thérapie des anciens taoïstes est indiscutablement liée à l’alchimie interne et externe (Weidan et Neidan). Dans ce traité célèbre sur les Huit Vaisseaux Extraordinaires (Qi Jing Ba Mao Kao – Dynastie Ming), Li Shizhen a consacré le plus de pages sur le Vaisseau Chong Mai et sa relation avec l’alchimie interne que sur les autres Vaisseaux et méridiens.

Il semble que l’opinion des anciens considérants Xu Li comme associé à la seconde branche du Chong Mai soit nourrie de conscience et de perception méditative. Leur opinion est que le Xu Li en phase pathogène est une expression morbide du fonctionnement du Yi de la Rate bousculé entre la congestion et la déficience.

Un Yi stagnant signifie que les gens ont des difficultés à traiter les informations. Il en résulte une mauvaise mémoire et une pensée lente, produisant d’abord une déficience du Ying, puis du Coeur et du Shen.

Un Yi inconstant et faible conduit à la distraction et à la difficulté à se concentrer, ce qui entraîne un manque d’empathie. Nous sommes ici au coeur de la pathologie de Xu li.

Un Yi excessif est associé à une obsession pour le passé. Il entraîne physiquement une diminution du flux sanguin et une coagulation.

Comme l’indique le chapitre sur le « Traitement des manifestations du Qi chez une personne équilibrée » dans le Su wen :

« Le Qi sain, chez la personne équilibrée est reçu de l’estomac, ainsi l’estomac est le Qi sain de la personne équilibrée.. »

La deuxième trajet de Chong Mai s’enroule ainsi autour de la gorge, vers le visage où il entre dans le nez et la bouche.

Li Shizhen, suivant le chapitre 62 de Ling Shu, décrit la trajectoire externe du Chong Mai comme émergeant au point 30 du méridien Yangming.

La description de Li montre la relation réciproque entre le Chong Mai et les méridiens. Cela implique que bien que la racine du problème puisse résider dans le vaisseau Chong, la pathologie peut s’exprimer d’une myriade de façons.

Pour Li Shizhen Les Vaisseaux Extraordinaires ne sont pas contrôlés par les Méridiens principaux et n’ont pas de relation intérieur/ extérieur ; d’où leur nom :  Extraordinaires, magiques, fantastiques. La traduction en méridiens curieux est très évasive pour deux raisons :

  • Ce ne sont pas des méridiens mais des Vaisseaux, comme le sang , dans lesquels le Yuan Qi circule lentement et à double-sens.
  • Le terme de « curieux » ne reflète pas leur importance du point de vue étymologique.

Selon les taoïstes, la fonction des 8 Vaisseaux reflète notre histoire personnelle, développement de notre empreinte génétique, biographie de notre vie au cœur de l’espace-temps.

L’abdomen est la résidence de Chong, lourd. Ou se situent le Qi primordial et le Jing. Cette « lourdeur » correspond au poids du Yin des « eaux primordiales » de l’abdomen qui nous rattachent à notre hérédité.

La formation des quatre premiers Vaisseaux cardinaux se révèle la plus importante ; les thérapeutes taoïstes considèrent cette structure comme la base embryonnaire énergétique de l’être :

– le Vaisseau Chong Mai porte l’empreinte de la vie ;

– le Vaisseau Ren Mai incarne l’inertie naturelle de la matière ;

– le Vaisseau Du Mai représente l’activité et la capacité de s’élever en dehors du cercle mondain;

– le Vaisseau Dai Mai encercle le corps énergétique et le met en relation avec l’environnement.

Mais revenons sur la vision taoïste des Vaisseaux Luo

Les Vaisseaux Luo selon la tradition orale des taoïstes (Longmen)

Voici un modeste sommaire, non exhaustif, de la vision des Vaisseaux Luo des thérapeutes taoïstes de diverses obédiences :

  • Les Vaisseau Luo ne se forment et n’apparaissent qu’en cas de blocage dus à la stagnation.
  • Ils flottent à la surface du corps (Chapitre 10 du Ling Shu). Leur mouvement va de l’intérieur vers l’extérieur.
  • Ils circulent juste sous la surface de la peau dans un réseau de conduits tubulaires.
  • Ils sont parfois visibles (sic) car ils colorent la peau en sombre (froid) ou rouge (chaleur) et se manifestent dans les veines.
  • Ils se produisent surtout en cas de stagnation du Qi et du Sang.
  • Certaines écoles traditionnelles prétendent qu’ils ne peuvent être traités que par la saignée !
  • Ils peuvent être cause de fièvre par obstruction.
  • La consommation d’alcool les fait rougir et leur donne un teint coloré.
  • Ils sont aussi une voie d’expression et de dégagement salutaire du Qi rebelle.
  • Leur coopération avec les points sources en font un traitement de choix pour les troubles chroniques, cependant les taoïstes pensent que l’action des Vaisseaux Extraordinaires est plus efficace dans la durée et plus profonde.
  • Gérard EDDE
  • Extrait de l’article sur le Dragon Jaune MTC mag
  • www.dragonceleste.fr

Références bibliographiques

Thunder Rites.” In Internal Alchemy: Self, Society, and the Quest for Immortality, edited by Livia Kohn and Robin R. Wang, 104‐120. Magdalena, NM: Three Pines Press.

Pregadio, Farbrizio. 2006. “Early Daoist Meditation and the Origins of Inner Achemy.” In Daoism in History: Essays in Honour of Liu Ts’un‐yan, edited by Benjamin Penny, 121‐58. New York: Routledge.

Yellow Emperor’s Classics: Inspirational Resources of Acupuncture – Dr Henry C. Lu, PhD

Test Intelligence Artificielle (sic) sur deux systèmes

Test Intelligence Artificielle (sic) sur deux systèmes

Tout le monde en parle et certains la craignent : l’intelligence artificielle !

J’ai fait le test d’une question en français sur deux systèmes – Voici les résultats :

Origine du taoïsme ? Sur Craft (Apple)

 Le taoïsme est une religion et un système philosophique basé sur l’enseignement du Laozi (Lao Tseu en chinois). Laozi était un sage et un mystique chinois qui a vécu dans le 6ème siècle avant JC. Il a formulé le taoïsme pour inculquer le concept de Taosim aux gens. Selon le taoïsme, il n’existe pas de dieu ou de divinité parce que l’univers est une force spirituelle, surnommée le Tao, qui est partout. Le Tao fournit le sens et la direction de la vie. Le taoïsme encourage les gens à se concentrer sur l’acquisition de paix et de sagesse. En même temps, ils sont encouragés à reconnaître la beauté et la grandeur de l’univers et à mener une vie intérieure riche.

Origine du taoïsme ? Sur ChatAI (Web)

Le taoïsme est une ancienne religion et philosophie pratiquée en Chine qui remonte à plus de 2000 ans. Les origines exactes du taoïsme sont inconnues, mais on pense généralement qu’il est partiellement basé sur les enseignements du célèbre lao-tzu, ainsi que d’autres sages traditionnels. Les enseignements du taoïsme incluent des idées telles que l’harmonie entre les opposés et le yin et le yang, ainsi que des valeurs fondées sur la nature et l’acceptation de la nature cyclique et changeante de l’existence humaine.

Pour l’instant, rien à craindre : les blaireaux ignares et les rats de bibliothèque sont renvoyés dos à dos !

Gérard Edde 

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L’alchimiste taoïste Gehong 葛洪

Alchimiste, méditant, philosophe et guerrier


Tombe actuelle de Gehong dans les monts du Guangdong – Photo de l’auteur (2017)
La dynastie Song de Chine (960-1279 de notre ère) a produit certains des progrès les plus importants de la science et de l’alchimie chinoises. Au cours de cette période, les alchimistes taoïstes se sont concentrés sur deux principaux domaines de recherche – le développement et l’utilisation d’élixirs pour la médecine et la poursuite de l’immortalité par la production de la médecine universelle. Pendant cette période, les alchimistes taoïstes ont travaillé à la création d’une variété d’élixirs et de médicaments, chacun ayant sa propre composition unique, à base d’ingrédients minéraux censés conférer des avantages médicaux. L’un des élixirs les plus populaires était le* Jian Dan*, ou *Elixir de la Longue Vie*, qui était composé d’une variété de minéraux, y compris l’or, le cinabre et d’autres substances éventuellement toxiques. L’élixir a souvent été utilisé comme tonique pour aider à promouvoir la longévité et la santé. La poursuite d’une médecine universelle, ou panacée, a également été un objectif majeur des alchimistes du Weidan (alchimie *externe*) pendant cette période. On croyait qu’un médicament universel pouvait donner à son utilisateur la capacité de prévenir le vieillissement et finalement d’atteindre l’immortalité.
Les alchimistes taoïstes ont travaillé à développer une recette alchimique pour cette soi-disant panacée grâce à l’utilisation de divers minéraux, plantes et autres matériaux. Bien que personne n’ait réussi à développer l’élixir ultime, ces efforts ont introduit de nouvelles méthodes de transformation et de combinaison des matériaux afin de créer des concoctions médicinales dont certaines sont le fondement de la future pharmacopée chinoise. Les réalisations des alchimistes chinois de la dynastie Song ont été importantes, car c’est grâce à leur exploration que bon nombre des principes qui sous-tendent la phytothérapie moderne ont été codifiés. L’herboristerie chinoise et la médecine chinoise continuent d’être très influentes dans la Chine moderne.
L’alchimiste Gehong (284-364 de notre ère) est une figure importante de l’alchimie et du taoïsme chinois, réputé pour ses écrits sur les méthodes de fabrication d’élixirs d’immortalité et d’autres formules alchimiques. Il est généralement décrit comme le « père de l’alchimie » en Chine, en partie parce que ses écrits sont devenus la base de la pratique alchimique chinoise dans les siècles qui ont suivi sa mort.
Gehong est né dans le nord de la Chine et a servi en tant que fonctionnaire sous la dynastie Jin, mais a finalement détourné son attention des postes officiels vers le taoïsme et l’alchimie. Il est devenu le premier à faire une distinction formelle entre l’alchimie, qui cherche à découvrir l’élixir de la vie, et la pharmacopée traditionnelle, qui est l’étude des médecines à base de végétaux.
Gehong était également un adepte renommé de la spiritualité taoïste. Il a beaucoup écrit sur la nécessité de poursuivre la paix intérieure et la compréhension par la méditation, le végétarisme et l’exercice physique. Il a été l’un des premiers à décrire une pratique spirituelle rigoureuse pour les taoïstes qui est encore suivie aujourd’hui.
Il est l’auteur du célèbre *Bao Pu Zi Nei Pian* 抱朴⼦子内篇 constitué de vingt chapitres décrivant la destinée humaine (Ming) et la relation entre l’être humain et les forces de l’univers.
Le Qi y est considéré comme la force fondatrice et essentielle du vivant.
L’esprit et la forme (Xingshen) sont intimement liés, tant au cœur la physiologie qu’au fort de la voie spirituelle, et sa dégradation conduit à la mort.
L’être humain peut imiter les changements de la nature et améliorer ainsi sa condition.
« La matière provient de l’immatériel » : montrant son opposition au matérialisme.
Il décrit le mouvement du Qi comme une spirale évolutive.
Gehong considère que si l’énergie originelle (Yuan Qi) est forte et bien entretenue, la maladie ne peut s’installer.
En plus d’une soixantaine d’autres publications dont la plupart ont aujourd’hui disparues. On considère qu’il identifia les maladies suivantes : hépatite, jaunisse, variole et la tuberculose.
Il combattit les médecins qui utilisaient uniquement les charmes magiques.
Gehong ,dans sa vision taoïste de la médecine énergétique prend en considération des facteurs suivants :

  • Influences extérieures (*Feng Shui *, cycles énergétiques etc…) classifiées comme « influences célestes.
  • Empreinte de la « destinée» (Ming).
  • Existence de forces subtiles non visible aux humains.
  • Conséquences des actes (De ou « vertu »).
  • Influences spirituelles.
    Le travail de guérison en profondeur s’effectue selon lui sur deux plans :
  1. Xing ⾏ le comportement vis-à-vis des autres humains
  2. Gong 功 La culture de la réalisation spirituelle
    « Tous ceux qui désirent étudier le grand Tao doivent commencer par étudier la médecine et l’énergétique traditionnelle »
    Gehong rédigea une soixantaine de traités sur divers sujets (astronomie, astrologie, phytothérapie, alchimie…) dont la plupart ont aujourd’hui disparu. Par exemple il exposa les propriétés thérapeutiques de certains aliments ordinaires tel le radis pour l’asthme et la toux.
    Il décrivait les mouvements d’entretien énergétique employant le mot : Daoyin. Ce mot ancien contient l’essence de la pratique, mais il n’est pas simple à comprendre et à traduire.
    Selon l’explication des taoïstes contemporains du Longmen, la première partie de l’idéogramme, le caractère Dao représente le chemin, ou plus précisément la voie de la découverte de soi et de l’éveil. La caractère Dao contient le radical Mu qui représente les yeux et phonétiquement associé au fait de voir les choses différemment. De regarder les circonstances de la vie dans lesquelles on se trouve face à notre destin. Gehong considère ainsi l’exercice énergétique comme une initiation pour retrouver le chemin vers sa propre nature. Ainsi, dès l’Antiquité, les Chinois taoïstes développèrent un ensemble de méthodes et de pratiques permettant de « nourrir la vie » (Yangsheng) et d’éviter la maladie. Tous vantent la pratique des Daoyin et sont considérés comme de grands pratiquants des arts énergétiques. Les taoïstes étudient des méthodes, souvent secrètement, pour prolonger la vie et gagner l’illumination spirituelle .
    Dans son Baopuzi Gehong écrit :
    « Bien que prendre des médications puisse aider à vivre longtemps, un effet plus rapide peut être obtenu par les exercices de respirations énergétiques (Tiao Xi). La quintessence de ces exercices permet de vivre cent ans. Il n’est rien dans cet univers qui ne doive la vie au Qi, c’est pourquoi l’on doit pratiquer le renforcement intérieur par les exercices énergétiques de manière à dominer les forces extérieures. »
    Gehong abandonna progressivement l’alchimie opérative (on disait qu’il savait transformer les métaux grossiers en or) pour pratiquer l’alchimie interne (Neidan) et la méditation dans plusieurs ermitages isolés. Sa tombe, dans le sud de la Chine est toujours visitée avec un grand respect.
    « Depuis la nuit des temps il n’existe qu’une seule voie. Il est étonnant de constater qu’elle s’exprime par les différentes écoles spirituelles en une myriade d’opinions et de concepts »
    Son influence peut encore être vue dans les textes alchimiques chinois modernes. En l’honneur de ses contributions à l’alchimie chinoise et au taoïsme, Gehong est souvent appelé le « Professeur Divin ». Il est célébré comme un héros national en Chine, où il y a des statues et des monuments qui lui sont dédiés dans les villes du pays.
    Ce petit article n’est que le fruit de quelques enseignements oraux récoltés pat l’auteur, ici et là : à Hong-Kong, Canton, Singapour et Taïwan, dispensés par des lettrés et pratiquants laïques de la voie taoïste.

Gérard Edde – Traité de Qigong – Editions Dangles – Collection Référence

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Références bibliographiques
Hansen, Chad, « Daoism », The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Spring 2020 Edition), Edward N. Zalta (ed.)
Boltz, Judith M. (1987). A Survey of Taoist Literature: Tenth to Seventeenth Centuries, China Research Monograph 32. Berkeley: University of California Press.
Kohn, Livia, ed. (2004). Daoism Handbook, 2 vols. Boston: Brill.
Robinet, Isabelle. (1997). Taoism: Growth of a Religion. Stanford: Stanford University Press.
Miller, James (2003). Daoism: A Short Introduction. Oxford: Oxford University Press.
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Alchimie interne de Maître Lu (Neidan Qigong)

https://www.craft.do/s/cVua9db257PNjn

6 – 7 – 8  Juillet 2023

Alchimie Neidan classique de l’école de la Porte du Dragon

Dans le cadre inspirant de la vallée de Samoens en Haute-Savoie

Avec Gérard Edde

Les enseignements précieux internes, externes et méditatifs de l’école Longmen s’appuient sur deux traités millénaires : le Lingbao Lifa et le Secret de la Fleur d’Or attribués aux patriarches Lu Dongbin et Zhong Liquan. Ces écrits souvent occultes dans leur formulation furent commentés et pratiqués par de nombreux adeptes des méthodes de santé internes : Yangsheng, Daoyin, Neigong et Qigong.

Dans cette initiation au Neidan nous aborderons les méthodes essentielles de bien-être :

– La respiration interne embryonnaire du Longmen – base du Neidan

– Le Qigong de la génération du petit feu

– Les mouvements d’ouverture internes et externes des sept étoiles

– Les 8 postures statiques (soleil-lune-étoiles)

Livret PDF et fiche d’étude, reçu et certificat de stage délivrés lors du stage à chaque participant.

Lieu du stage

Dojo du Bois aux Dames Samoëns

Infos détaillées et inscriptions

https://www.yinetor.com/styled-11/page17/page17.html

Administration et communication : Nathalie : 06 85 92 63 14 Email : accueil@yinetor.com

Références

L’eau, la santé et l’Ayurveda

L’Ayurveda ( la « sagesse de la vie » ), ancienne médecine de l’Inde, décrivait l’eau comme l’un des cinq éléments fondamentaux de la manifestation : l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre. L’école médicale ancienne décrivait ces éléments (Bhutas ) selon leurs qualités intrinsèque et leur essence spirituelle. L’eau (Ap Dhatu en sanscrit ) est ainsi décrite comme possédant les qualités suivantes :

« Pure par nature, substantiellement stable, cohérente, rafraîchissante et bénéfique au corps ».

En fait, la description des propriétés thérapeutiques de l’eau va surprendre le lecteur moderne. S’il est certes question de différentes propriétés selon la provenance des eaux (eau minérales ou eaux de pluie et de puits), c’est plutôt la « préparation » de l’eau qui va donner à la description ayurvedique toute sa subtilité.

L’eau comme nectar

Les plus anciens traités de l’ayurveda exposant l’utilité thérapeutique et diététique des eaux datent de quelques siècles avant notre ère, l’âge d’or de l’ayurveda. Ces données seront ensuite énoncée de nouveau, dans la synthèse bouddhiste qu’offre le corpus de la médecine tibétaine.

Ce sont des descriptions précises et simples que l’on trouvera difficilement dans les textes de la diététique moderne. Les propriétés bienfaisantes de l’eau y sont disséquées sous un angle à la fois pragmatique, empirique et énergétique. Le langage employé se réfère à une terminologie cohérente et spécifique à l’Ayurveda. L’action de l’eau sur les trois constitutions (Doshas), les sept tissus (Dhatus) et les éliminations naturelles (Malas) y est exposée minutieusement, ainsi que les indications et contre-indications dans les différentes familles de maladies.

Dans le Tripitaka, le Bouddha conseille la consommation de huit types de boissons médicinales avec des jus de fruits (Mangue, pomme, raisin, banane…), des jus de plantes et de fleurs, et du sucre de canne. Aucune mention de l’eau pure n’est faite dans ces textes.

Propriétés des différentes sortes d’eau

Les textes ayurvédiques considèrent deux sortes principales d’eau comestible : celle qui tombe du ciel directement sous forme de pluie, et celle qui jaillit des sources. D’autres différenciations étaient effectuées selon les modalités de jaillissement de l’eau : torrent, rivière, source, puits, pluie tombée la nuit ou le jour etc…

Voici cette description traditionnelle telle qu’elle apparaît dans les textes anciens :

« L’eau de torrent et de rivière, si elle est pure, stimule le feu digestif (Agni), elle donne la joie intérieure, les thérapeutes la considèrent comme tonique et bonne pour la santé.

L’eau d’une source jaillissante est d’énergie chaude et de qualité légère, elle chasse le vent pervers (Vata), elle stimule la Bile et calme la soif et la fièvre, elle ne convient pas à ceux qui souffrent de lésion cutanées et de fatigue chronique.

L’eau d’une source « calme » chasse le Flegme (Kapha) et elle est bienfaisante dans les troubles cardiaques. Elle est bonne contre le prurit, la tuberculose et les troubles trois humeurs (Doshas).

L’eau de puits est de même nature que le Flegme, elle produit souvent des troubles. Elle peut faire apparaître hoquets, fièvres, douleurs, dégoût de la nourriture et maladies de la peau. »

Cette brève description nous montre l’intérêt des anciens pour les transformations de l’eau sous l’influence d’énergies naturelles.

Les vibrations de l’eau bouillie

Il semble que le facteur vibratoire de l’eau soit à prendre en considération. Ce sentiment sera renforcé a lecture des textes concernant la « préparation » de l’eau. L’eau stagnante est considérée comme appauvrie et source de fièvres. Si nous pouvons parfaitement comprendre le problème bactériologique causé par la stagnation de l’eau, la qualité vibratoire et la « fraîcheur » de la capture de l’eau ne sont plus pris en considération aujourd’hui par les diététiciens modernes. Qui de nos jours capte l’eau du torrent et la consomme le jour ? Qui recueille encore l’eau qui s’écoule sur les pentes de son toit ? L’Ayurveda conseille anis de modifier la qualité vibratoire de l’eau soit par une exposition aux éléments naturels, soit en élevant les vibrations de celle-ci par la cuisson :

« L’eau réchauffée une journée par les rayons du soleil et rafraîchie une nuit par ceux de la lune combat toutes les maladies. Elle régule le vent (Vata), la bile (Pitta) et le Flegme (Kapha), elle tonifie le feu digestif et purge les urines. Elle lutte contre la toux et fortifie les yeux. »

C’est pourquoi la préparation de l’eau revêt une extrême importance dans l’optique ayurvédique. Ceux qui connaissent des Tibétains se remémoreront les fréquents besoins des moines en eau chaude; en fait en eau chaude d’abord bouillie puis tiédie. On pense souvent que cette habitude vient uniquement de la difficulté de se procurer de l’eau exempte de microbes. Si cette dernière doit être prise en considération, elle n’est pas la raison principale d’ingestion d’eau bouillie.

Les vers suivants (Sutras), extraits d’un texte ayurvédique ancien vont nous le montrer :

« L’eau chaude bouillie puis tiédie fait digérer ce qui est mal digéré.

L’eau froide, non chauffée réduit les dommages causées par les alcools forts aux trois humeurs. »

Préparation de l’eau bouillie énergétique

La préparation de l’eau bouillie et ses différentes propriétés est la suivante :

« L’eau bouillie réduite d’un quart (par évaporation) combat les troubles des vents, réduite à moitié elle combat les troubles de la bile et réduit à un quart (les trois quarts sont évaporés) combats les troubles du Flegme. L’eau bouillie puis tiédie  est ainsi à même de combattre les maux occasionnés par les trois humeurs. »

Il est encore précisé que l’eau bouillie puis tiédie fait merveille dans les refroidissements, les rhumes, la lenteur digestive, les oedèmes et la faiblesse.

Et l’eau fraîche (non bouillie ) est indiquée seulement dans certains troubles de la bile (l’alcoolisme en particulier).

Un temps pour boire

L’Ayurveda précise encore les meilleures périodes pour boire l’eau, c’est à dire : pendant la digestion, ou elle « agit comme un remède », ou bien au beau milieu du repas, en petite quantité, ou elle active la digestion. Il est par contre déconseillé de la boire avant les repas, car elle diminue la capacité digestive.

L’eau est ainsi bue lentement, l’esprit au calme comme s’il s’agissait d’un aliment ou d’une potion bienfaisante. Il est enfin précisé que l’on ne doit jamais boire rapidement sous l’influence de la colère, ou lors d’une grande fatigue. Il n’est pas question, dans l’Ayurveda d’une quantité minimale nécessaire quotidienne. On peut supposer que dans les périodes antiques ou l’Ayurveda fleurissait, on été encore capable , d’instinct de reconnaître nos vrais besoins!

L’Ayurveda nous rappelle encore une ancienne coutume qui considérait l’eau comme vitale et que les préceptes anciens précisaient qu’on ne devait jamais refuser de l’eau.

Gérard Edde

Bibliographie

Nouveau traité d’Ayurveda de Gérard Edde (Editions Guy Trédaniel)

Charaka Samhita Traduction anglaise de Bhagwan Dash ( Editions Chowkhamba)

Haritasamhita Traductions Alix Raison (Institut français d’Indologie)

Note importante

Compte tenu de la législation, nous vous rappelons que ces articles ne peuvent en aucun cas être considérés comme un enseignement médical ou paramédical. Il s’agit simplement d’enseignements traditionnels d’hygiène dont l’application reste l’entière responsabilité et compétence du lecteur. En cas de doute un avis médical est recommandé.

La main, miroir du Qi

L’analyse de la main n’a pas bonne presse en France : on l’associe volontiers aux sciences occultes et la magie du Moyen-Age. Nous devons nous tourner vers les pays anglo-saxons pur découvrir une ouverture plus pragmatique à cette science ancienne qui a au moins autant de qualité et de véracité que la graphologie chère aux cabinets d’embauche.

Tout d’abord rappelons la différence la différence, fondamentale, entre chirologie et chiromancie. Cette dernière est une tentative de prédire l’avenir par la lecture de signes sur la main, tandis que la chirologie relie la physiognomonie de la main avec les traits du caractère et, pour les chinois, les variations de l’énergie interne, le Qi.

Aux Etats unis, en Allemagne et en Grande Bretagne, de nombreux livres décrivent cette relation qui existe entre la forme de la main et le caractère et les pulsions les plus secrètes d’un individu. Des travaux sérieux ont été édités par des psychologues et des médecins. La Chine a été beaucoup plus loin.

L’étude de la main est née en Inde et en Chine plus de mille ans avant J-C. Elle arriva ensuite en Grèce antique et à Rome ou des esprits brillants l’étudièrent avec sérieux : Aristote, Galien, Pline et même Jules César.

De grands noms lui donnèrent quelques lettres de noblesse : Cornelius Agrippa, Savonarole, Paracelse…

Elle subit ensuite une éclipse avant d’intéresser de nouveau quelques chercheurs aux XIX et au XXème siècle : Napoléon (sic), Jules Andrieu, le Capitaine d’Arpentigny, le naturaliste René Quinton et le médecin Henri Mangin.

Au début de ce siècle, le diplomate Georges Soullié de Morant écrivit son Traité de Chiromancie chinoise.

En Irlande et aux Etats-Unis, Cheiro (William John Warner,) se rendit célèbre au début du XXème siècle par ses écrits et surtout ses consultations auprès des têtes couronnées. S’adressant aux sceptiques, il préface ainsi son célèbre ouvrage : “le langage des mains” :

“En publiant cet ouvrage, j’espère que les plus grands sceptiques sur le sujet seront amenés a conclure que l’étude de la main n’a pas été conçue pour impressionner les esprits légers, mais au contraire que les hommes de connaissance et parmi eux les grands philosophes de la Grèce antique ou les scientifiques ouverts du présent ont trouvé le sujet digne d’attention”.

D’un point de vue purement médical, on est surpris de constater que 10 cm2 de paume de la main contiennent 300.000 terminaisons nerveuses.

Les constations scientifiques et anatomiques au sujet de la main nous réservent quelques surprises :

Seuls les primates et les humains sont pourvue de lignes. Ces lignes sont toutefois plus variées chez l’espèce humaine.

Les lignes de la main sont héréditaires ce qui implique l’hérédité norme et l’hérédité pathologique.

Les lignes prennent leurs formes significatives lors de la 19ème semaine de gestation.

Les lignes de la main tendront évoluer au cours de la vie tandis que les empreintes digitales resteront identiques.

La formation des petites lignes secondaires dépendra principalement des conditions de vie de chaque personne.

Certaines lignes secondaires peuvent se former après une opération chirurgicale pour disparaitre ensuite.

En Chine, certaines observation on montrer que les habitudes alimentaires peuvent modifier certaines parties de la paume de la main, de même que certaines maladies respiratoires ou cardio-vasculaires.

La Chine

La Chine et l’Extrême-Orient s’appuient sur des modèles toujours évolutifs, montrant une vérité relative et fluctuante reflétant bien la conception de l’impermanence et de la fluidité des énergies vitales. Cette conception dynamique de l’événementiel fait que le système chinois laisse une grande place à l’art de l’interprète.

Déjà, le vénérable « Traité de la Médecine interne de l’Empereur Jaune » (Neijing) explique la relation énergétique importante entre la main et les organes internes. Par exemple :

« Si le centre de la paume de la main est chaude, alors il existe une chaleur perverse dans l’un des organes internes – si au contraire le centre de la paume de la main est froide la présence de froid pervers interne est avérée ».

Trois livres classiques forment la base de l’art chinois de l’étude énergétique de la main :

Le Ma Yi, le classique le plus ancien concernant l’interprétation des lignes de la main et des traits du visage en rapport avec la physiologie énergétique. Ce traité se référant à des écrits plus anciens est attribué à l’ermite alchimiste Chen Zhuan.

Le Bao Pu Ze du taoïste alchimiste Ge Hong

Et le traité plus récent des Ciseaux d’Or (XVIIIe siècle)

Il semble que l’origine de l’étude énergétique de la main en Chine soit à l’origine indépendante des trois grandes spiritualités : Taoïsme, Confucianisme et Bouddhiste. Ensuite, cet art fut certainement influencé par le Taoïsme et le Bouddhisme et par la chirologie de l’Inde.

L’influence taoïste

Parmi les théories classiques taoïstes qui servirent de support à élaboration de cet art sophistiqué citons :

Le Yi Jing, le livre des changements et particulièrement le modèle des 9 Palais appliqué à la paume de la main

La théorie des Cinq Eléments dynamiques et les Cinq typologies de la main.

Le système biorytmique énergétique des troncs célestes et des branches terrestre.

Il est évident que l’art de la lecture énergétique de la main est peu mentionné dans les textes classiques de la médecine traditionnelle, mais de nombreux thérapeutes chinois examinent la main avec attention. Cet art ancien semble resté très vivace à Taïwan. Dans la période moderne, de nombreux professeurs de médecine en Chine ont effectué des recherches sur la relation entre la main et les maladies.

Deux modèles de représentations symboliques de la main coexistent

Le modèle basé sur les cinq mouvements (Wu Xing)

Le modèle basé sur les huit trigrammes du Livre des Changements (Yijing) et l’arrangement Le système du dragon – cheval : arrangement de huit trigrammes selon l’arrangement du ciel antérieur ou postérieur: huit forces de base.

L’influence bouddhiste

Le patriarche Chan Bodhidharma (Damo). moine yogi bouddhiste venant certainement du Sud de l’Inde mourut en Chine en 535. Il laissa de nombreux ouvrages dont l’un sur l’art de lire la main.

L’école bouddhiste, considère la main comme un mandala: elle en interprète la forme des phalanges, des couleurs, des lignes, aux trois niveaux matériel, énergétique, et spirituel, qu’elle relie à la dimension karmique.

L’école bouddhiste emploie le système symbolique des Cinq Eléments fondamentaux qui furent d’abord employés en Inde puis en Grèce et au Moyen-Orient et influencèrent enfin les sciences ésotériques occidentales :

1 Terre (solidité, cohésion) 2 Eau (fluidité) 3 Feu (action, énergie) 4 Air (mobilité) 5 Ether: vacuité)

La lecture énergétique : décrypter la main

On devrait, dès le début de la lecture garder à l’esprit qu’il s’agit d’un ensemble de données éparses qui vont, au final engendrer une interprétation globale. Il faut donc, pour être pertinent, rechercher les concordances entre les éléments fournis par l’observation des formes des doigts, des monts, des ongles, et des lignes. On évitera ainsi une lecture hâtive basée seulement sur quelques détails.

Cette recherche, qui vise à légitimer un déchiffrement par le recoupement des observations, reflète la notion de “sagesse” chinoise, qui veut que l’information soit travaillée, “ingurgitée”, avant d’être restituée sous une forme bien assimilée, grâce à une approche qui reste toujours expérimentale.

La main idéale est décrite dans les textes chinois comme une main :

  • Large et grande sans disproportion.
  • La chair est élastique sans être molle.
  • Les os doivent être cachés par les chairs et tous les monts légèrement rebondis.
  • La peau doit présenter un bon Qi matérialisé par une belle couleur rosée ou un peu jaune de la paume.
  • Les cinq doigts sont fermes et assez longs.
  • Les cinq monts et les neuf Palais sont élégants et bien visibles.
  • A part les trois lignes majeures, les autres lignes sont absentes.

Chaque ligne peur présenter diverses configurations énergétiques. Elles sont le reflet de la circulation du Qi dans le corps entier. Celle-ci est affectée par divers facteurs :

  1. Le facteur héréditaire : certains signes se retrouvent de parents à enfants. Mais l’hérédité affecte plus la forme et la structure des mains que les lignes proprement dites.
  2. Le stress et les émotions conflictuelles affectent considérablement la topologie des lignes de la main.
  3. Les maladies et les troubles de santé creusent elles aussi leur propres

La plupart des spécialistes de l’interprétation énergétique des lignes et les zones de la main en Chine s’accordent à constater que les relations avec les organes ne sont pas figées mais évolutives. Par exemple : la zone qui correspond aux reins correspond aussi à l’âge mur et à la vieillesse – cette zone correspond ainsi à plusieurs indications au niveau de l’espace et du temps. On peut concevoir ce phénomène comme étant holographique.

Par exemple :

Les 3 grandes lignes majeures de la paume de la main, San Gang, sont traditionnellement reliées à la vigueur de trois Vaisseaux Extraordinaires liée à la bonne circulation du Yuan Qi :

• La ligne de la Terre ou ligne du destin nommée “ligne de vie” en occident. Elle correspond au vaisseau ancestral (Jing Qi Ba Mai) central : le Chong Mai

• La ligne Humaine (Jen), nommée ligne de tête en occident. Elle correspond au vaisseau ancestral Du Mai (ou Vaisseau gouverneur) et à l’esprit (Shen).

• La ligne du Ciel, appelée ligne de coeur en occident. Elle correspond ai vaisseau ancestral Jen Mai (ou Vaisseau conception) et au coeur émotionnel (Xin).

Autre exemple contemporain :

Le docteur Wang Wen-Hua a développé, à partir des bases traditionnelles, une lecture spécifique des stagnations de sang, visibles sous les ongles. Elle considère cette approche comme la seule capable de donner un instantané sur les fonctions physiologiques, au contraire de l’étude des lignes proposant un bilan du terrain énergétique et des prédispositions aux maladies.

Ici encore, le travail symbolique des taoïstes a servi de canevas et de support théorique a ces recherches. L’arrangement des trigrammes du Ciel Postérieur est employé comme modèle holographique des fonctions physiologiques.

Je propose au lecteur une première approche du bilan énergétique taoïste de la main dans un manuel disponible chez votre libraire ou en commande chez :

https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782360470433-la-main-en-medecine-traditionnelle-chinoise-gerard-edde/

www.lesguidesdudragon.fr